samedi 23 avril 2016

It’s a crazy world ! (5/5) : Malala Yousafzai, Prix Nobel de la Paix à 17 ans

Page proposée par réseau Magis / Jésuites - Famille Ignatienne.
Malala Yousafzai
 est née à Mingora en 1997, dans le Nord-Ouest du Pakistan, une zone proche de l'influence des talibans. Malgré la menace taliban, et portée par l’image de son propre père (directeur d’écoles de filles), elle s’engage très jeune dans la lutte pour l'éducation des filles. En octobre 2012, elle est victime d'une tentative d'assassinat où elle est grièvement blessée. Elle est transférée vers l'hôpital de Birmingham au Royaume-Uni pour suivre un traitement plus poussé. Cette attaque conduit à sa médiatisation internationale Elle a reçu plusieurs distinctions pakistanaises et internationales. Le 12 juillet 2013, elle parle à la tribune de l'ONU : « Les extrémistes ont peur des livres et des stylos. Le pouvoir de l'éducation les effraie. »

En 2014, âgée de 17 ans, elle obtient le Prix Nobel de la paix, ce qui fait d'elle la plus jeune lauréate de l'histoire de ce prix. Le discours qu’elle prononce est l’occasion d’un plaidoyer pour la « compassion » et le « pardon » : « C’est la compassion que j’ai apprise de Mohammed, le prophète de la miséricorde, que j’ai apprise de Jésus-Christ et de Bouddha. C’est l’héritage du changement que j’ai hérité de Martin Luther King, de Nelson Mandela et de Muhammad Ali Jinnah. C’est la philosophie de la non-violence que j’ai apprise de Gandhi Jee, de Bacha Khan et de Mère Teresa. Et c’est le pardon que mon père et la mère m’ont appris. Et c’est ce que mon âme me dit, sois pacifique et aimante pour tout le monde. »

Inspiré par cet exemple, je peux demander la grâce de mettre notre jeunesse et notre énergie au service de Dieu et des autres.


En tant que jeune, comment la vie et l’action de Malala Yousafzai  m’interrogent et/ou me rejoignent-elles ? Parmi mes (jeunes) connaissances, il y en a peut-être que j’admire en particulier pour leur force d’engagement, d’attention aux autres, de bienveillance… Je rends grâce pour cette énergie, cette vie qui se donne et s’expose. Je demande la grâce d’être toujours davantage ouvert à la vie de l’Esprit et les élans qu’il suscite en moi.

samedi 16 avril 2016

It’s a crazy world ! (4/5) : Nelson Mandela, artisan de réconciliation

Nelson Mandela, dont le nom du clan tribal est « Madiba » est né en 1918 et est mort à 95 ans dont 27 ans en prison. Il entre au Congrès national africain (ANC) en 1943, afin de lutter contre la domination politique de la minorité blanche. Devenu avocat, il participe à la lutte non-violente contre les lois discriminatoires de l'« Apartheid ». L'ANC est interdit en 1960 et la lutte pacifique ne donnant pas de résultats tangibles, il mène une campagne de sabotage contre des installations publiques et militaires. En août 1962, il est arrêté sur indication de la CIA, puis est condamné à la prison et travaux forcés à perpétuité. Dès lors, il devient un symbole de la lutte pour l'égalité raciale et bénéficie d'un soutien international croissant.
Après ses 27 années d'emprisonnement dans des conditions souvent très dures, et après avoir refusé d'être libéré pour rester en cohérence avec ses convictions, Mandela est relâché en février 1990. S'inspirant alors de la pensée ubuntu dans laquelle il a été élevé, il soutient la réconciliation et la négociation avec le gouvernement du président Frederik de Klerk. En 1993, il reçoit avec ce dernier le prix Nobel de la paix pour avoir conjointement mis fin au régime de l'Apartheid.
Après une transition difficile où de Klerk et lui évitent une guerre civile entre les partisans de l'apartheid, ceux de l'ANC et ceux de l'Inkhata à dominante zoulou, Nelson Mandela devient le premier président noir d'Afrique du Sud en 1994. Après un unique mandat, il se retire de la vie politique active, mais continue à soutenir publiquement l’ANC tout en condamnant ses dérives. Impliqué par la suite dans plusieurs associations de lutte contre la pauvreté ou le sida, il demeure, même après sa mort, une personnalité mondialement reconnue et est saluée comme le père de la « nation arc-en-ciel ».
Qu'est-ce que la pensée ubuntu ? Cette philosophie africaine, dont Mandela a été imprégné pendant son enfance, est une condamnation de l’égoïsme, du narcissisme et de toute forme d’individualisme plus ou moins prononcé. Selon Mgr Desmond Tutu, qui a présidé la Commission vérité et réconciliation, « Quelqu'un d'ubuntu est ouvert et disponible pour les autres, dévoué aux autres, ne se sent pas menacé parce que les autres sont capables et bons car il possède sa propre estime de soi — qui vient de la connaissance qu'il a d'appartenir à quelque chose de plus grand. Quelqu'un d'Ubuntu est diminué quand les autres sont diminués, humiliés ou opprimés.» Une histoire racontée par un anthropologue : ayant posé un panier plein de fruits sucrés près d'un arbre, il a dit aux enfants que celui qui arriverait le premier gagnerait tous les fruits. Quand il leur a dit de courir, tous les enfants se sont élancés en même temps… en se donnant la main. Puis ils se sont assis ensemble pour profiter de ces bons fruits. Lorsque l'anthropologue leur a demandé pourquoi ils avaient couru ainsi alors que l'un d'entre eux aurait pu avoir tous les fruits pour lui tout seul, ils ont répondu : "Ubuntu. Comment l'un d'entre nous peut-il être heureux si tous les autres sont tristes ?"
Cette semaine, nous pouvons demander la grâce de penser un peu « ubuntu », c’est-à-dire relié les uns avec les autres et dans un désir de communion.

Je rends grâce pour tous ceux – dont beaucoup de saints de notre histoire - qui incarnent cet esprit de communion avec les autres. Je demande la grâce ces jours-ci de me sentir relié à Dieu et aux autres.

dimanche 10 avril 2016

It’s a crazy world ! (3/5) : Aung San Suu Kyi la combattante !

Page proposée par réseau Magis / Jésuites - Famille Ignatienne.Née en 1945 à Rangoun en Birmanie, son père est le général Aung San, figure de la nation qui s’est battu pour l’indépendance de son pays contre les anglais. Elle devient secrétaire générale de la Ligue nationale pour la démocratie fondée en 1988, parti opposé à la dictature en place. Son parti remporte les élections générales en 1990 mais elles sont annulées par la junte militaire. Placée en résidence surveillée et ne pouvant exercer son activité politique, elle est récompensée pour son combat avec le Prix Nobel de la Paix en 1991 « pour sa lutte pacifique pour la démocratie et les droits de l’Homme ». Elle est finalement libérée en 2010, élue députée en 2012, puis depuis début avril elle est ministre ds affaires étrangères et porte-parole de la Présidence. 2 mn de vidéo pour en savoir plus : ici
N’ayez pas peur !  En janvier 2011, le Time titre The Fighter (la combattante) à son propos. On le comprend aisément en découvrant son discours le plus connu : Libérez-nous de la peur (Freedom from Fear) : "Ce n’est pas le pouvoir qui corrompt, mais la peur : la peur de perdre le pouvoir pour ceux qui l’exercent, et la peur des matraques pour ceux que le pouvoir opprime".. Dans sa forme la plus insidieuse, la peur prend le masque du bon sens, voire de la sagesse, en condamnant comme insensés, imprudents, inefficaces ou inutiles les petits gestes quotidiens de courage qui aident à préserver respect de soi et dignité humaine. (...) Dans un système qui dénie l’existence des droits humains fondamentaux, la peur tend à faire partie de l’ordre des choses. Mais aucune machinerie d’État, fût-elle la plus écrasante, ne peut empêcher le courage de resurgir encore et toujours, car la peur n’est pas l’élément naturel de l’homme civilisé. » La Passion du Christ n'est pas loin...

Cette semaine, nous pouvons demander la grâce de la patience et de persévérance dans nos combats présents ou futurs.

Je rends grâce pour tous ceux qui combattent malgré l’adversité, dans l’espoir d’un monde plus juste, réconcilié. Je rends grâce pour toutes ces vies mises au service de Dieu et des autres. Je demande la grâce de comprendre, de sentir le goût de ce don, de cette ouverture à Dieu et aux autres.

Le saviez-vous ? En 2002, le groupe U2 a produit la chanson Walk on pour Aung San Suu Kyi, mais elle fut interdite en Birmanie… vidéo

lundi 4 avril 2016

It’s a crazy world ! (2/5) : l’abbé Pierre, « l’insurrection de la bonté »

Page proposée par réseau Magis / Jésuites - Famille IgnatiennePeu de chances que vous connaissiez Henri Grouès (c’est son vrai nom !), en revanche vous avez certainement déjà entendu parlé de l’abbé Pierre ou de la fondation Emmaüs. Né le 5 août 1912 à Lyon et mort le 22 janvier 2007 à Paris, l’abbé Pierre a été pendant des années la personnalité préférée des français, lui qui a été capucin, résistant, député et fondateur.

Son appel du 1er janvier 1954 : « Mes amis, au secours! Une femme vient de mourir gelée cette nuit à 3 heures » C'est ainsi qu’il commençait son discours, sur les ondes de Radio-Luxembourg, appel pour les sans-abri qui devait devenir le symbole de son combat pour le droit au logement. Et le discours continue… « Devant tant d'horreur, les cités d'urgence, ce n'est même plus assez urgent (...) Il faut que ce soir même, dans toutes les villes de France, dans chaque quartier de Paris, des pancartes s'accrochent sous une lumière dans la nuit, à la porte de lieux où il y ait une couverture, paille, soupe, et où on lise sous ce titre “Centre fraternel de dépannage” ces quelques mots: “Toi qui souffres, qui que tu sois, entre, dors, mange, reprend espoir, ici on t'aime”. La météo annonce un mois de gelées terribles. Tant que dure l’hiver, que ces centres subsistent, devant leurs frères mourant de misère, une seule opinion doit exister entre hommes : la volonté de rendre impossible que cela dure. Je vous prie, aimons-nous assez tout de suite pour faire cela. Que tant de douleur nous ait rendu cette chose merveilleuse : l’âme commune de la France. Merci ! »

Le lendemain de l’appel, les journaux font leurs gros titres avec cette « insurrection de la Bonté », entendu à la fois par les pouvoirs publics et par l'ensemble de la société française, qui y répond massivement. En 1954 est créée l’association Emmaüs, dans le but d’accompagner et d’encourager le mouvement. Rapidement, le mouvement s’étend en France et à l’étranger. Emmaüs International est créé en 1971 pour regrouper l’ensemble des groupes Emmaüs du monde, dont on dénombre aujourd’hui plus de 300. Emmaüs France regroupe les 175 groupes Emmaüs français et a été créé en 1985.

Je peux demander la grâce de ne pas rester indifférents aux plus pauvres de nos frères et de leur donner un peu de notre temps et/ou de notre prière.

Cette semaine, je promène mon regard autour de moi et je suis attentif à tous les gestes de réconfort, d’entraide, de sollicitude que je vois. Je rends profondément grâce pour ces moments, je peux tâcher de peser avec amour combien cela est bon. Dans ma prière du soir, je peux prendre un temps pour me remettre en mémoire ces moments-là et pour rendre grâce.

Retrouvez l’appel lancé par l’abbé Pierre : ici Début du discours à 1’38 « Mes amis, au secours ! »