samedi 21 mai 2016

Tout ce qui n’est pas donné est perdu (3/4) : le Genepi : des murs à abattre !

D’abord engagé pour la réinsertion sociale des personnes incarcérées, le Genepi (groupement étudiant national d’enseignement aux personnes incarcérées) a évolué et progressivement redéfini son objectif. Désormais, il «  œuvre en faveur du décloisonnement des institutions carcérales par la circulation des savoirs entre les personnes incarcérées, le public et ses bénévoles » (2011)

« A coups de livres je franchirai tous ces murs » (J-J Goldman, Envole-moi)

On parle volontiers de système pénitentiaire pour nommer le milieu carcéral. C’est placer l’idée de pénitence au cœur du système et de sa finalité. L’idée d’une « peine » à purger va-t-elle donc de soi ? S’agira-t-il de compenser une douleur – celle qu’a vécue la victime – par une douleur « équivalente » que la justice a pour rôle d’infliger au coupable ? Mais dans ce cas, quelle compensation et selon quels critères ? Bref, de quelle justice parlons-nous et quelle justice voulons-nous ?

Quand il s’agit justement de penser notre conception de la justice, le Genepi fait partie de ceux qui veulent briser la logique du « tout pénitentiaire » et du « tout sécuritaire ». Entre les murs, l’association se donne pour mission de faire circuler les savoirs et de permettre un accès à la culture.
Le Genepi organise des cours et des ateliers culturels pour accompagner les détenus dans leur démarche de réinsertion. Au jour le jour, il s’agit aussi simplement de créer un moment « off » dans un univers ultra-violent : briser des murs à coups de livres. A l’extérieur, place à l’action militante ! Les Genepistes militent pour le respect des droits des personnes détenues, ce qui passe par le respect de conditions d’incarcération dignes. Aller à la rencontre de citoyens lors d’événements publics tout au long de l’année. Lancer des pistes, des idées pour trouver des alternatives au tout-carcéral.

Cette semaine, je peux demander la grâce d’être sensible aux enfermements de ceux qui m’entourent et de ceux qui sont les miens. J’en parle au Seigneur, comme un ami parle à un ami. La modèle carcéral est révélateur de l’état d’une société. Sa violence est celle qui habite le cœur de chacun ; son enfermement est celui qui menace nos existences dès que nous passons de l’autre côté du chemin pour ne pas voir celui qui souffre. Pas de choix que de lutter contre cette logique. Ce chemin peut sembler difficile, mais il est promesse de salut ! Ceux qui sont passés par là avec le Christ ont rencontré le ressuscité.

Présentation du Genepi. Appel aux jeunes ! ici

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire